Le sergent-chef Ali Sanou a été de nouveau à la barre ce mardi 17 juillet 2018, pour la suite de son interrogatoire, concernant le procès du putsch manqué de 2015. Il lui est reproché des faits d’attentat à la sûreté de l’État, de meurtres de treize personnes, de coups et blessures sur des personnes et enfin de destruction de biens d’autrui. A la fin de l’audition de ce dernier, le procès s’est poursuivi dans l’après-midi avec à la barre le soldat de 2e classe Seydou Soulama.
Face au tribunal ce Mardi 17 Juillet 2018, le sous-officier Ali Sanou, qui a été radié après le procès de l’attaque de la poudrière de Yimdi, dit ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés, dans ce putsch manqué de 2015 qui a fait 14 morts. En effet, il ne reconnaît pas avoir administré des coups à des individus, ni vandalisé des biens d’autrui encore moins ôté la vie à autrui pendant les évènements. Sa mission dans l’affaire consistait à lever les barricades dressées dans la ville de Ouagadougou. Mais, il reconnaît néanmoins avoir donné un coup avec une cordelette sur une tierce personne, sans violence ni brutalité qu’il regrette d’ailleurs. Pour lui, quand les gens disaient qu’il y avait quatre (04) véhicules pour la patrouille, il a démenti tout en précisant qu’il y en avait plus que 8 véhicules voire même 10 véhicules qui faisaient les patrouilles. Il a dû reconnaitre aussi qu’il est allé à Zorgho, à BF1, au studio Abazon.
Le sergent-chef Sanou a également reconnu avoir désarmé les éléments de sécurité des ministres. Seulement, il a remis en cause ses déclarations faites devant le juge d’instruction. Ce qui a conduit le parquet à le qualifier de « menteur ». Un qualificatif qu’il a dit ne pas apprécier
L’accusé a par ailleurs présenté ses « condoléances » aux victimes du putsch manqué et souhaité « prompt rétablissement » aux blessés.
Après la fin de l’audition du sergent-chef Ali Sanou dans l’après midi du 17 juillet 2018, c’était au tour du soldat de 2e classe Seydou Soulama de se présenter à la barre.
Né le 15 avril 1992, le soldat de deuxième classe est poursuivi pour des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation aggravée de biens. Des accusations que, tous comme les autres déjà passés à la barre, l’accusé refute.
Seydou Soulama, qui a moins d’un an de carrière dans le Régiment de sécurité présidentielle, a confié que le 16 septembre 2015 vers 17h, il a été appelé, à la demande de son binôme, par le sergent-chef Roger Koussoubé pour qu’il se rend immédiatement au camp Naba Koom II (camp du RSP).
«Quand je suis arrivé au camp j’ai vu des éléments de ma promotion. Tout le monde était là sauf ceux qui avaient des missions. Mon binôme m’a dit que comme tout le monde est là et qu’il ne me voyait pas, c’est pour cela qu’il a demandé au sergent-chef Koussoubé de m’appeler car il n’avait pas d’unité. Nous avons passé la nuit là-bas».
Selon lui, c’est le 17 septembre 2015 que le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo est venu à leur niveau demander trois personnes pour une corvée, et qu’il faisait partir de ces trois personnes désignées. Il ajoute que le sergent-chef les a dits de laisser leur Kalachnikov qu’ils tenaient, puis ils ont embarqués pour Zorgho (Plateau Central). Il continua son interllocution en confiant qu’une fois à Zorgho, le chef Zerbo lui a donné un secteur à surveiller, et qu’il ne savait pas ce qui s’est passé là-bas.
De retour de Zorgho, il avoue s’être rendu, avec le sergent-chef Zerbo, au studio de l’artiste burkinabè Smockey, où il a eu à assurer la même mission de surveillance. Et qu’il n’a pas tiré de roquette.
Le soldat de deuxième classe Seydou Soulama, a affirmé qu’il n’a pas fait de patrouille ni de maintien d’ordre au moment des événements.
L’audience, qui a donc débuté avec l’interrogatoire du sergent-chef Ali Sanou, a été suspendue aux alentours de 17h et reprend ce mercredi matin avec la poursuite de l’audition du soldat de deuxième classe Seydou Soulama.