Ce vendredi 6 juillet 2018, l’audition de certains accusés, et pas des moindres, a commencé et est toujours en cours. Nous avons entre autres, l’adjudant-chef Moussa Nébié dit « Rambo », le major Eloi Badiel, le sergent-chef Roger Koussoubé alias le « Touareg », l’adjudant Koussé Ouekouri. En tant que chefs, ce sont eux qui auraient donné les ordres, soit pour faire irruption dans la salle abritant le conseil des ministres, soit pour garder le bâtiment dans lequel les autorités arrêtées étaient faites prisonnières, ou encore « pour maintenir l’ordre » en ville.
Pour la première liste, le président du tribunal a donné progressivement un ordre de passage des accusés à la barre. Le passage du soldat de première classe Amadou Ly a clos la première liste de cinq, dans la soirée du 4 juillet 2018. Une deuxième liste a donc été communiquée par Seydou Ouédraogo. À partir de ce vendredi 6 juillet, certains « concepteurs » du putsch de septembre 2015, à en croire certains accusés, viendront s’expliquer.
L’adjudant-chef Moussa Nébié dit « Rambo », l’adjudant Koussé Ouekouri, le major Eloi Badiel, le sergent-chef Roger Koussoubé alias le « Touareg » et le caporal Boureima Zouré passeront tour à tour répondre de leurs actes. Depuis le début des audiences, trois personnes sont citées avec insistance : l’adjudant-chef Moussa Nébié, le major Eloi Badiel et le sergent-chef Roger Koussoubé.
Rappelons que pour la plupart de ceux qui sont déjà passés, ce sont ces trois personnes qui donnaient les ordres. Par exemple, l’adjudant Jean Florent Nion a fait savoir que c’est le major et l’adjudant-chef qui sont venus le voir pour l’informer du projet de coup d’État. C’est également Moussa Nébié qui lui aurait donné l’ordre de le suivre dans la salle où se tenait le conseil des ministres.
De l’avis du caporal Sami Dah, c’est par téléphone que le sergent-chef Roger Koussoubé lui a donné l’ordre de venir à la présidence, le 16 septembre 2015, alors qu’il n’y était pas. C’est quand il est arrivé qu’il a été embarqué dans le coup, jusqu’à assurer la sécurité du général Gilbert Diendéré, qui s’est proclamé président du CND. Il a avoué également avoir reçu la somme de 500 000 F CFA du sergent-chef Roger Koussoubé qui, plus tard, lui a confié que ce sont les sous-officiers supérieurs du Groupement des unités spéciales (GUS) du RSP qui ont fait le coup, et le général Diendéré devrait assumer.
Une chose est sur, ceux qui passent à la barre aujourd’hui vendredi 6 juillet sont beaucoup cités. A la question de savoir quelle stratégie de défense ils vont adopter pour se laver des charges dont on leur reproche, nous met immédiatement l’eau à la bouche.
Vont-ils reconnaître les faits « partiellement » comme l’a fait l’adjudant Nion Jean Florent, ou plaider simplement non-coupables comme le font beaucoup jusque-là ?
Les réponses dans quelques instants.