Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé, ce mardi 7 août 2018 à son siège à Ouagadougou, une conférence de presse. Cette rencontre avait pour fin de se prononcer sur la situation nationale, notamment le vote des Burkinabè de la diaspora qui divise la classe politique. Tout en réitérant le bien-fondé de ce nouvel instrument, le parti au pouvoir annonce des sorties d’explications au plan national et à l’extérieur pour « mettre fin à la désinformation » sur le sujet.
Le 30 juillet dernier, les députés ont procédé au vote de la loi modificative du Code électoral en vue des consultations électorales de 2020. Les représentants de l’opposition ont vidé l’Hémicycle après avoir tenu les débats sur les points de désaccords dont les pièces et les lieux de votation de ce nouveau texte. A l’issue des votes, il y a eu comme résultats, « 82 voix pour et 44 abstentions ».
Selon le président par intérim du parti au pouvoir, Simon Compaoré, l’adoption du nouveau code électoral le 30 juillet 2018 est une victoire pour le MPP et ses alliés (partis de la majorité), la victoire de la démocratie pour le grand bon en avant en matière de droit de vote de l’ensemble des Burkinabè de l’extérieur. Une victoire « particulièrement dédiée » aux Burkinabè de la diaspora qui pourront enfin, se réjouit-il, exercer leur droit de citoyens en matière électorale au pays des hommes intègres.
Par ailleurs, après cette élection, le groupe parlementaire de l’opposition a rencontré les journalistes pour signifier qu’il allait entreprendre d’autres actions pour contrer le nouveau texte. Dans la gestion de la polémique qui cristallise surtout les passions des responsables de partis politiques de l’opposition qui dénoncent une « fraude électorale » en perspective, Simon Compaoré, y voit de la « mauvaise foi de l’opposition (qui) était manifeste, à l’image d’un danseur de Tango (un pas en avant et un pas en arrière) en brandissant des arguments de repli tel le fichier électoral, les pièces d’inscription et de vote et les lieux de vote ».
Le MPP déplore le fait que « certains partis politiques arborant fièrement le statut de chef de file de l’opposition se laissent manipuler par ceux qui ont causé un tort au peuple, à notre peuple », affirmé M, Compaoré qui a demandé à ses adversaires politiques « d’être responsables ». Il ajoute que « la diaspora burkinabè n’est l’apanage d’aucun parti politique.
Toutes les sensibilités y sont représentées. En cas de vote, le peuple est souverain. Le MPP demande à ses adversaires de cesser cette manipulation stérile et puérile. La ficelle est assez grosse et en plus, elle est cousue en fil blanc ».
Le MPP qui juge que le processus de l’adoption du nouveau Code électoral a été « très inclusif » demande à la classe politique « d’arrêter de pinailler et aller à l’essentiel à savoir réussir en 2020, le vote des Burkinabè de l’étranger qui n’a que trop duré ».
Sur la gestion du fichier électoral, le MPP estime qu’il serait préférable que l’ONI s’occupe conjointement avec la CENI, des inscriptions. Pour lui, Cette démarche donne de la clarté à l’opération et procède du souci de minimiser les coûts y afférents dans un souci d’économie budgétaire.
Le parti juge à cet effet « nécessaire » que le gouvernement dépêche des « missions dans les pays où vivent nos compatriotes pour faciliter, au maximum, la délivrance des documents nécessaires pour participer au vote » de 2020.
Simon Compaoré n’oublie pas de promettre qu’ils mettront fin à la désinformation par des sorties, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, face à ce qu’il perçoit à demi-mot comme campagne de désinformation de l’opposition sur le nouveau code. « Ce n’est pas ceux qui parlent fort qui sont les plus nombreux et les plus forts » dit-il.