Dans la nuit de samedi à dimanche au moins 31 personnes ont été tuées dans un double attentat suicide perpétré par des membres présumés du groupe islamiste nigérian Boko Haram au sud-ouest de Maiduguri, dans l’Etat de Borno, le fief des islamistes de la région.
Boko Haram mène depuis près de dix ans une insurrection meurtrière dans le nord-est du Nigeria. Le groupe a été affaibli ces dernières années par une offensive militaire de grande ampleur mais cela n’a pas mis fin aux violences. Les attaques, qui ont été menées samedi soir dans la ville de Damboa dans l’État de Borno, ont visé des personnes qui venaient de célébrer la fête de l’Aid. Après le double attentat suicide, des jihadistes présumés ont visé la foule qui s’était amassée sur le lieu des attaques avec des grenades, faisant davantage de victimes.Deux kamikazes ont activé auparavant leur charge explosive dans les quartiers de Shuwari et d’Abachari à Damboa, tuant six habitants, a ajouté M. Kolo, s’exprimant depuis la ville de Maiduguri, située à environ 80 km de la ville où ont eu lieu les attaques.
Un responsable du gouvernement local, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confirmé le bilan des victimes. « Le dernier bilan fait état de 31 morts mais celui-ci pourrait grimper car il y a de nombreuses personnes blessées qui risquent de ne pas survivre », a déclaré ce responsable soulignant que le bilan n’est pas définitif : de nombreuses personnes ont été grièvement blessées par des tirs de roquettes qui ont suivi le double attentat-suicide.
Depuis 9 ans, l’insurrection islamiste a fait plus de 20 000 morts dans la région et s’est répandue du nord-est du Nigeria jusqu’au Niger, au Tchad et au Cameroun, créant une grave crise humanitaire. Le conflit qui dure depuis neuf ans a fait environ 2,6 millions de déplacés au Nigeria.