La rumba congolaise a été officiellement inscrite, mardi, au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Elle rejoint sa cousine cubaine, qui avait connu cette distinction en 2016.
Cette décision de l’Unesco est une consécration que les Congolais des deux côtés du fleuve attendaient depuis des années. Les deux capitales avaient mis de côté tous les litiges qui les opposent pour défendre cette candidature commune depuis de longs mois.
Il faut savoir que la rumba congolaise a un impact qui dépasse le seul cadre musical : elle est au cœur même de la vie congolaise, que ce soit en République démocratique du Congo (RDC, Kinshasa) ou en République du Congo (Brazzaville).
La rumba congolaise , les origines
Une sonorité sensuelle, entraînante… pour ceux qui l’apprécient, et ils sont nombreux, la rumba est plus qu’une musique, c’est tout un art de vivre.
Selon les spécialistes, dans l’ancien royaume du Kongo, sur la côte ouest de l’Afrique centrale, les populations pratiquaient une danse appelée « Nkumba » ce qui veut dire nombril. Les partenaires dansaient en effet face à face, nombril contre nombril. Cette danse s’est ensuite exportée avec la traite des esclaves. Les Africains ont apporté leur musique et leur culture au-delà de l’Atlantique, donnant plus largement naissance au jazz en Amérique du Nord et à la rumba en Amérique du Sud.
Les commerçants ont ensuite ramené ces sonorités en Afrique des décennies plus tard. Gabriel Kele, le chef du département de musicologie au Musée national de la RDC explique que « les esclaves dans les bateaux jouaient de la musique. Et la rumba, s’il faut voir la rumba, nous devons aussi voir du côté du Brésil, Cuba… l’Amérique latine. C’est une symbiose que nos musiciens d’ici ont pu exploiter aussi. »