Koffi Olomidé actuellement incarcéré à la prison centrale de Makala après avoir frappé l’une de ses danseuses au Kenya, n’en est pas à ses premiers déboires avec la justice. Ces dernières années, deux affaires ont particulièrement attiré l’attention sur le comportement potentiellement violent de l’artiste.
Le 16 août 2012, le chanteur congolais sort libre du tribunal de Gombe, petite commune de Kinshasa. Son public l’acclame. Pourtant les faits qui étaient reprochés à l’artiste ne sont pas glorieux. Ce dernier a été condamné à une « servitude pénale de trois mois, assortie d’un sursis de trois mois » pour avoir frappé à coups de poings Diego « Music » Lubaki, un producteur congolais résidant à Paris. Apprenant qu’il était de passage à Kinshasa, Koffi Olomidé s’était rendu son hôtel pour lui réclamer plusieurs milliers d’euros pour un clip qu’il n’avait jamais réalisé. Des agents de sécurité interviendront pour séparer les deux hommes.
Le procès a été tout aussi loufoque. Au deuxième jour, les avocats du producteur feront volte face en annonçant que leur client retirait sa plainte, qualifiant la bagarre d’ « incident malheureux ». À l’époque, un journaliste de l’AFP rapporte la déclaration pour le moins surprenante de l’un des avocats du plaignant : « Il a eu le temps de réfléchir mûrement seul devant sa conscience. (…) Il a souhaité se désister pour privilégier la paix sociale et rétablir la paix entre lui et celui qu’il appelle son ‘grand frère’ depuis ce matin ». Le ministère public, qui n’avait pas abandonné sa plainte, reconnaîtra alors les coups et blessures volontaires, mais ne retiendra pas « en fait et en droit l’infraction de destruction méchante » de la porte de la chambre d’hôtel.
Mais quelques mois plus tôt, ce sont des accusations bien plus graves auxquelles doit faire face publiquement l’artiste. Le 13 février 2012, la juge d’instruction française (Nanterre) Sylvie Daunis mets en examen le chanteur congolais pour viols et séquestrations de trois ex-danseuses de son groupe. Ces graves accusations concernent deux plaintes : une première en 2006 déposée par une ex-danseuse, puis une seconde par deux autres femmes, dont une mineure au moment des faits, en 2008.
Arrivé quelques jours plus tôt en France pour répondre aux questions de la juge, l’artiste ne s’est pas éternisé. Alors qu’un juge des libertés et de la détention avait été saisi pour obtenir le placement en détention provisoire de l’artiste, ce dernier a choisi de précipiter son retour en République démocratique du Congo, sans attendre la décision du magistrat. « Le dossier d’instruction est complètement vide et creux : il n’y a aucune preuve matérielle et les déclarations des trois femmes qui l’accusent de les avoir violées recèlent de nombreuses contradictions », déclarait alors à l’AFP son avocat Me Aeschlimann. Et d’avancer l’argument selon lequel les plaignantes chercheraient par cette action en justice à obtenir « un titre de séjour temporaire ». En 2009, pour la même affaire, Koffi Olomidé s’était déjà défilé de peur d’être incarcéré.
Avec JA