L’axe Kaya-Kongoussi a été bloqué par des habitants du secteur N°7 de Kaya, le dimanche 8 mai 2016. A l’aide de cailloux, de morceaux de bois, de bancs, de branches, de pneus, ils ont barricadé à plusieurs endroits cette voie qui selon eux, se trouve dans un état dégradé. Ils entendent ainsi exiger son bitumage ou sa réhabilitation.
«Nous avons barré l’axe Kaya-Kongoussi ce matin afin de demander son bitumage ou sa réparation. La voie est fortement dégradée et on ne peut plus l’emprunter. Des six-mètres et même des parcelles ont été transformées en une grande voie et à l’approche des élections municipales, on nous flatte que la voie sera réparée», relève Soumaïla Pafadnam, un des manifestants, tenant la barrière à la sortie de Kaya.
Cette montée de fièvre des habitants intervient après d’autres manifestations pour exiger le bitumage de cet axe. Selon un manifestant, après leur première manifestation en novembre 2015, le Haut-commissaire de la province du Sanmatenga les avait rencontrés afin de recueillir leurs doléances.
«Lors de cette rencontre, on a posé toutes nos doléances mais il n’y a pas eu de suite», déplore-t-il. Pour un autre manifestant, le secteur N°7 n’a bénéficié d’aucune réalisation dans le cadre des infrastructures du 11-Décembre 2016 (fête nationale) à Kaya.
«Dans notre secteur, il n’y a pas un service ou un centre de loisir pour dire que c’est à l’occasion du 11-Décembre qu’on a eu cela. Nous aussi, nous sommes dans le même Kaya et le peu qu’on vous demande de réparer, c’est tout un problème», soutient-il.
«On a trop de problèmes dans ce secteur», renchérit un autre.
Une délégation des autorités régionales conduite par la gouverneure de la région du Centre-Nord, Nandy Somé/Diallo, est allée appeler les manifestants au calme et à la retenue. Elle a également invité les frondeurs à lever les barrières en privilégiant la voie du dialogue et de la concertation. Mais cette invite des autorités locales n’a pas été entendue par les manifestants qui ont maintenu les barrières et ce, jusqu’à nouvel ordre dans une atmosphère tendue. «Si rien n’est fait, nous sommes là jusqu’à nouvel ordre», clament-ils.
Quid des conséquences de ce blocus? «On a conscience des conséquences mais c’est un mal nécessaire. On n’est pas là pour casser ou faire du mal à quelqu’un. On veut seulement qu’on répare notre voie», a répondu un manifestant. Les manifestants menacent également de boycotter les élections municipales du 22 mai si rien n’est fait d’ici là.