Sans juger ni condamner l’opinion des uns et des autres, je voudrais me mettre dans la tête « du candidat de la paix » et réfléchir comme lui afin de le comprendre. Jeune et convaincu militant du PDCI, Kouadio Konan Bertin KKB a toujours fait preuve de loyauté et de discipline au Président BEDIE et à la ligne du parti.
Il faut cependant remarquer que malgré cet engagement, contrairement à ses promotionnaires (AHMED BAKAYOKO, BLE GUIRIAO, SORO GUILLAUME, BLE GOUDE C…) qui ont chacun sur la voie choisie connu politiquement, administrativement et socialement de l’ascension, Kouadio Konan Bertin KKB s’est très souvent heurté à l’égoïsme et à la gérontocratie dans sa famille politique.
Des confidences disent qu’il était contre le soutien du Président BEDIE au Président ALASSANE en 2010. Lui-même affirme qu’il était pour une candidature du PDCI à l’élection présidentielle de 2015. Il répète à souhait qu’au sein du groupe parlementaire PDCI, il était opposé à la modification de la constitution. Sur toute la ligne il n’a jamais été entendu. Victime d’un tel ostracisme, que lui restait-il à faire ? Pour moi, il n’avait aucun autre choix que de se détacher pour s’affirmer. C’est tout le sens de sa candidature; une candidature de rupture et de révolte.
Non, il ne faut pas brûler Kouadio Konan Bertin KKB ! Il n’a pas vendu le pays : auquel cas, nombreux sont les Ivoiriens qui ont signé cet acte de vente avant lui. C’est vrai, la politique est un jeu de calcul. Mais depuis la perte du pouvoir, la direction du PDCI a trop centré les calculs sur la personne du Président BEDIE. Or dans le calcul algébrique, une erreur de signe au départ rend faux le résultat à l’arrivée.
Kouadio Konan Bertin KKB lui a vu cette erreur depuis le début. Le Président BEDIE a cru à un retour au pouvoir par un calcul simple sans piège, un jeu d’alternance; un peu comme au foot où l’entraîneur selon la physionomie du match sort un joueur pour faire rentrer un autre. Sauf qu’ici tout le monde est à la fois entraîneur et joueur.